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Communiqués des sections

Euronews

Il y a urgence à lancer les Etats généraux de l’Information à Euronews

Motion de défiance vis-à-vis de la direction et des actionnaires d’Euronews


En raison des menaces qui pèsent sur notre avenir professionnel et la liberté de leur rédaction, les salariés d’euronews SA, réunis en assemblée générale, à Lyon, en France, ont voté l’organisation du vote d’une motion de défiance vis-à-vis de la direction et de l’actionnaire majoritaire, ALPAC, détenu par M. Pedro Vargas David et M. Luis Santos.
 

Le vote de la motion de défiance aura lieu le 9 et le 10 octobre.


Cette motion s’inscrit dans le contexte plus large des dangers qui pèsent aujourd’hui, en France et dans le monde, sur la liberté de la presse. Un sujet qu'Emmanuel Macron a promis de prendre au sérieux en lançant les États Généraux de l'Information qui démarrent ce mardi 3 octobre, en France.


Les salariés d’euronews SA tiennent ainsi à exprimer leur profonde indignation concernant la gestion et les décisions prises par la direction de l’entreprise, dirigée par M. Guillaume Dubois, depuis l’annonce d’un plan de réorganisation (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) et la signature d’un accord syndical sur les mesures destinées à éviter les licenciements économiques et favoriser l’obtention d’un nouvel emploi.

Le bilan du plan de réorganisation de l’entreprise est catastrophique. 15 % des 178 salarié·e·s* licencié·e·s seront repositionné·e·s sur un des 144 postes ouverts dans l’une des filiales du groupe.

Il y avait pourtant la place pour sauvegarder l’âme et l’expertise des ancien·e·s salarié·e·s dans le nouvel Euronews. Un tiers des candidatures internes ont été rejetées, venant s’ajouter aux dizaines de journalistes parti·e·s en clause de cession, et aux nombreux salarié·e·s qui ont renoncé à postuler en raison des mauvaises rémunérations et/ou de leurs craintes concernant leur liberté dans le nouveau projet éditorial.


La liberté de la presse en péril

L'indépendance de notre rédaction est plus que jamais menacée depuis l'arrivée des actionnaires d'Alpac Capital, Pedro Vargas David et Luís Santos. Les journalistes soupçonnent que les contrats commerciaux avec certains pays (Qatar, Azerbaïdjan et Arabie Saoudite…) restreignent la liberté de notre rédaction.

Par exemple, des journalistes ont alerté à plusieurs reprises le directeur de l'information d'Euronews, M. Peter Barabas, sur le manque de liberté de la rédaction lorsqu'il s'agit de couvrir le conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Cette question est légitime car Euronews a un partenariat commercial avec l'Azerbaïdjan.

La direction nie toute ingérence, mais le directeur de l'information a tout de même envoyé comme instructions éditoriales de de ne pas publier de cartes du territoire en question et de nommer la récente escalade du conflit par l’expression “cycle de violence”, là où la plupart des médias utilisent le terme d'"agression".

De plus, le mercredi 20 septembre, entre 23h30 et minuit, l'actionnaire principal d'Euronews, Pedro Vargas David, s'est rendu en rédaction, sans se présenter, et a demandé si "le sujet se passait bien". Il se trouve que le sujet sur lequel les journalistes étaient en train de travailler était un un entretien croisé avec des responsables Azerbaïdjanais et arménien sur le conflit. Il a alors appris que des parties de l'interview avaient été incorrectement transcrites et traduites en anglais par un outil d'intelligence artificielle.

En effet, l'utilisation de programmes d'intelligence artificielle pour traduire les informations est l'une des décisions imposées par le directeur général d'Euronews, M. Guillaume Dubois, contre la volonté des journalistes.

Dans tous les cas, un actionnaire n'a pas à effectuer ou superviser des tâches journalistiques ; cela va à l'encontre du code de déontologie des journalistes. Notre combat va au-delà de notre média, c'est un combat pour la liberté de la presse en général.


La direction alimente l’incertitude permanente

La direction des Ressources Humaines, dirigée par M. Julien Jouanne, fait preuve d’un manque de transparence et de communication inadéquate avec les employé·e·s et les représentant·e·s du personnel depuis l'arrivée du nouvel actionnaire.

Lors de la réunion du CSE du 16 juin 2023 entre autres, la direction a annoncé que les salarié·e·s licencié·e·s pouvaient partir “quand ils voulaient”
. Mais en septembre, suite à une communication insuffisante, après l’homologation du PSE, elle précise que les départs volontaires anticipés sont conditionnés à l'acceptation d’un congé sans solde qui pourrait durer plusieurs mois, pendant lesquels la personne ne percevra pas ses indemnités de licenciement !

Un manque de perspective d’avenir pour ceux qui restent à Lyon


Les salariés qui resteront à Lyon, siège historique d’euronews, n’ont pas de perspective d’avenir et s'interrogent sur la pérennité de l’entreprise : est-ce une manière de leur faire quitter le bateau avant le déluge ?

Il y a urgence à lancer les états généraux de l’Information à Euronews

Nous, salariés d’Euronews SA, exigeons de l'actionnaire majoritaire Alpac :

1- qu'il s’engage par écrit à cesser tout interventionnisme dans les choix éditoriaux de la rédaction et à garantir que les équipes éditoriales ne soient jamais empêchées de traiter une information au prétexte que cela nuirait aux intérêts de nos partenariats commerciaux ;

2- qu'il respecte les engagements pris par la direction de M. Guillaume Dubois dans le cadre du PSE validé par la DREETS, en favorisant l’embauche des salariés par les filiales du groupe ;

3-  que la direction des ressources humaines d’Euronews SA, dirigée par M. Julien Jouanne, communique dans les plus brefs délais sur l'état de mise en œuvre du PSE et la réorganisation qui en découle, pour permettre aux salariés d'avoir une vision claire de leur avenir immédiat et qu’elle autorise les départs volontaires sans imposer de congé sans solde ;

4- qu’il consente à donner le droit aux rédactions du groupe Euronews d'accepter ou non la nomination du ou des directeurs de la rédaction/chef de bureau, une des propositions qui sera présentée lors des états généraux de l’information qui débuteront en France le 3 octobre, sous l’impulsion du président français Emmanuel Macron.

 

Lyon, le 03 Octobre 2023

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