Communiqués de presse, Déontologie
Rustica délocalise en achetant des "contenus" à bas coût à Madagascar
Non contente d’imposer à ses journalistes la réalisation de travaux publicitaires, provoquant par là l’ouverture de la clause de conscience, la direction de Rustica a entrepris de remplacer – illégalement – les journalistes iconographes par des prestataires. Ce n’est pas tout. Elle a aussi passé commande de « contenus » à Setex, une entreprise située à Madagascar.
Ces « contenus » – ne parlons pas d’articles de presse – sont achetés 35 euros les 800 mots. Soit environ 12 euros le feuillet quand le salaire minimum conventionnel de la presse magazine est à 53,46 € le feuillet de 1500 signes, avant congés payés, ancienneté et 13e mois !
Ainsi, alors que la ministre de la Culture a confié à la présidente de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) Laurence Franceschini une mission de réflexion sur les conditions d’accès aux aides à la presse et notamment celles « relatives à la composition des rédactions », la direction estime qu’il est urgent de contourner le droit social en délocalisant !
La direction de Rustica envisage aussi de bénéficier d’un supplément d’aides à la presse en obtenant la qualification Information politique et générale (IPG) ! Qui pense-t-elle abuser ? Pas le lecteur en tout cas, qui ne reconnaîtra pas dans ces « contenus » mis en ligne sur Rustica.fr la qualité d’articles rédigés par des journalistes professionnels.
Le SNJ demande au ministère de la Culture de se pencher sur ce dossier.
Thèmes : Éthique
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